Le Sivu des Chênaies et Peupleraies du Bassin de l’Adour a été créé en 1980, à l’initiative de Claude Carrincazeaux (maire de Laurède de 1977 à 2008) et de neuf communes fondatrices : Laurède, Gamarde, Gousse, Lourquen, Poyanne, Cassen, Vicq d’Auribat, Nousse et Saint-Jean-de-Lier. Il est aujourd'hui fort de 46 communes adhérentes, et est géré par Michel Roussel, Président et maire de Laurède, assisté d’un comité syndical constitué d'un délégué titulaire de chaque commune.
Objectif initial : reboiser
Son objet initial était de reconstituer par plantation des surfaces affectées depuis les années 50 par des échecs répétés de régénération naturelle du chêne pédonculé pouvant compromettre, à terme, l’équilibre des recettes et des dépenses pour la gestion de plusieurs forêts communales. De plus, au tout début des années 1980, commençait à apparaître le dépérissement de l’orme champêtre dû à la graphiose.
L’analyse de la situation, réalisée en étroite collaboration avec l’Office national des forêts du département des Landes, a dégagé deux types de solutions à ce problème :
- l’accès aux aides de l’Etat par l’intermédiaire du Fond Forestier National en regroupant avec un maître d’ouvrage unique des surfaces très morcelées, inférieures aux seuils d’éligibilité,
- l'amélioration des techniques de reboisement par plantation, jusqu’alors très peu pratiquées en zone alluviale.
Ce but ayant été atteint au milieu des années 90 avec 450 ha reconstitués, la coopération intercommunale a été progressivement étendue à la reprise par plantation des régénérations échouées dans le cadre de la gestion normale des forêts des communes adhérentes. Ce type de travaux n’est pas éligible aux aides de l’Etat qui sont réservées aux reconstitutions et aux transformations de peuplement.
Un succès pour le développement et la mobilisation raisonnée des bois
Depuis 2003, le Conseil Départemental des Landes a alors pris le relais pour devenir le partenaire principal du Sivu. Les travaux d’acquisition et de suivi de la régénération naturelle sont pressentis. L’objectif est de favoriser la technique de renouvellement des peuplements la plus favorable à la biodiversité.
Concernant l’entretien de la strate arbustive par des animaux, depuis 2004, un essai est mené par la commune de Laurède. Il combine plusieurs modalités associant des vaches et des chèvres. L’objectif est de contenir la ronce et les adventices les plus envahissants qui, au stade de la régénération naturelle, nécessitent de coûteux travaux mécaniques de débroussaillement. A ce jour, le résultat est positif.
Au-delà de ces objectifs techniques très bien cadrés, le SIVU est un succès pour le développement et la mobilisation raisonnée des bois et représente un espace privilégié pour l’animation et la promotion des chênaies du sud des Landes :
- un exemple quasiment unique de coopération intercommunale en matière forestière dans toute la France,
- de nombreuses visites d’écoles forestières françaises et étrangères,
- les assemblées générales constituent une remarquable tribune pour aborder tous les sujets qui intéressent la forêt (communications de personnalités diverses, certification PEFC, intervention des services Agriculture et Environnement du Conseil Départemental des Landes...),
- la création d’une « Ecole de la Forêt » permettant aux jeunes élèves (classes de CM2 - CM1-CM2 des communes adhérentes) de découvrir les forêts communales avec l’intervention des techniciens ONF, leurs faisant connaître la faune et la flore du milieu forestier,
- organisation d’un voyage d’étude annuel autour du thème du chêne afin de dynamiser la gestion forestière et de définir les outils à mettre en place face aux aléas climatiques,
- une vraie vitrine de présentation dispensée sur tout le territoire français en dévoilant toutes les richesses de ce massif feuillu mais aussi les caractéristiques du morcellement et de la sous-exploitation de la forêt.
Un courageux pari pour l'avenir
Le Sivu des Chênaies de l’Adour que nous connaissons est le résultat d’un courageux pari sur l’avenir engagé depuis 1980 dans un contexte incertain. Cette structure intercommunale amène une réhabilitation de ce formidable patrimoine forestier communal qui bénéficiera à de nombreuses générations.
Aujourd’hui le contexte est beaucoup plus favorable à la forêt, sur le plan économique, social et environnemental :
- sur le plan économique : la hausse des prix du chêne est une reconnaissance de l’importance du matériaux bois dans la construction, la décoration et la production d’énergie ;
- sur le plan social : le rôle de la forêt comme un milieu naturel par excellence, celui où tous puisent l’énergie qui ressource, est constamment réaffirmé ;
- sur le plan environnemental : la forêt c’est le paysage qui structure nos campagnes mais aussi l’indispensable habitat de nombreuses espèces, source de cette biodiversité terriblement menacée par les activités humaines.
Toutes ces fonctions aujourd’hui sont unanimement reconnues et si le résultat est là le travail n’est pas fini !